mercredi 20 juillet 2011

Du 11 au 20 juillet : Nice cool !!

Derrière nous les étendues verdoyantes du siné saloum, les petites cases accueillantes de Yayem et les remontées gastriques assassines ! Vive le Goudiry, village de destination en attente de nos talents de formateurs aux cuiseurs.
Une première étape à Kaolac, petite ville hantée par une multitude de vampires assoiffés de sang toubab. Dieu soit loué, c’est un couvent de bonne sœur qui nous accueille pour la nuit ! Malheureusement, les voix du saigneur sont impénétrables et le moustique pique chaud.
A Tambacounda, farniente chez Opa qui nous accompagnera à Goudiry. Rien à signaler mis à part le bonheur de tourner un robinet et de constater que le miracle a bien lieu : de l’eau coule ! Il parait que c’est la saison des pluies, hé bien amoul pluie jusqu’à cette nuit, à 4 h précises ! Déménagement express des squatteurs de la terrasse !
Longue attente (hey, on est au Sénégal, diam rek !). Faire des photocopies prends quelques heures : couper l’arbre, faire le papier, forer un puit, trouver du pétrole, fabriquer la cartouche d’encre et yallah ! Bref, on est parti Opa qui a prit le temps de dire au revoir à sa douce (hé hé…).
On arrive à Goudiry dans la nuit noire. Rencontre avec le maire et plein d’autres personnalités mais on voit rien, il fait noir… On va ou ? On dort ou ? On mange quand ? Trop de questions et des réponses tardives comme l’arrivée de la ripaille à … 2 h du mat’. Bin oui, le temps de tuer le mouton quoi (hé, c’est la vérité vraie !!) ! L’atmosphère est comme le climat : lourd. Mais niofar (On est ensemble) !
Le lendemain, on est séparé, réparties chacune dans des familles d’accueil. Laure est accueillie par DJ 2Pac, référence locale en matière de musique typiquement techno beauf. Pas de panique, c’est cool nice ! Nice cool quoi. Et sinon ça va ? Et la famille ? Bien ? Ca va ? Et comment ca va ? Bien ? Nice Cool ?
Bref ça va, on est dans le bain et on rigole bien. On met quoi dans la sauce ? Du cumin ! Ouai !! Moi cumin c’est tous les matins !
Rencontre avec les artisans, on va les former aux cuiseurs ! Hum… Retournement de situation, disons que pour notre part, c’est plutôt « l’effort mateur ». On a regardé, admiré le travail de pros de la ferraille. Les artisans améliorent les cuiseurs, ça coule (nice !) de source. Les femmes utilisent le cuiseur pour la préparation du jus de bissap, orgasme gustatif, mmmmmm…
Pas de stress, que des tresses ! Yes ! Collées ou free style, les tresses naissent sur les cranes des déesses sans chech, ouaich !
Savez vous planter des Annie Cordie à la mode de Goudiry ? Aujourd’hui, c’est reboisement, 250 anacardiers qui vont grandir et donner des noix de cajous. DJ 2Pac met l’ambiance… Les enceintes souffrent et nous aussi…. Boum Boum sur nos têtes, il fait chaud, chaud et le DJ n’arrange rien ! Mais on est content et la journée se conclura sur une très chouette photo de famille, Brachyyyyyyyy !!
Au Sénégal, on mange du yassa mais aussi du couscous. Du mil mélangé à une sauce. Quand y’a plus de sauce, on ajoute du lait (enfin, de la poudre de lait…) et faut manger, faut manger ! Bin c’est pas toujours évident… Damien en arrive à rêver de magret, de frites et, plus grave, de snickers…
L’anniversaire de Marième est fêté à renfort de gazelles mais sans DJ 2Pac (hoooo !) Damien se reposera à la belle étoile. Y’a un truc qui passe pas ? Ouai, t’as mis dans le mil…
Un grand adiarama (djérédief quoi) aux familles qui nous ont offert leur hospitalité, l’accueil sénégalais est vraiment surprenant, une leçon de vie.
Passage à Koussan, petit village verdoyant perdu au fin fond de la brousse. Les regards sont plus que curieux et des enfants partout. On s’improvise big box autour d’un puit sans fond sous le regard hilare d’un vieux berger. Ils sont fous ces toubabs ! On loge en famille ce soir, y’a quoi au menu ? Du … couscous !
On repart le lendemain à l’heure… sénégalaise à cause d’une pluie torrentielle, créatrice de boues et autres trous à la profondeur aléatoire… Ca secoue dans les 4X4 !
Arrivés à Bakel, on est ensemble…

le 12 juillet, un papillon s'envole


Au coeur des baobabs,
terre sacrée,
la population s'affaire,
les hommes travaillent aux champs,
les jeunes conduisent la charette, chargées de mets qu'offre cette bonne terre;
les femmes, en cuisine, préparent les plats pour la famille ...
les enfants jouent dans le sable.
Une journée comme les autres paraît-il ... dans ce pays sérère,
... pas tout à fait.



L'aventure prend un autre cap,
une amazone nous quitte,
laissant la caravane au milieu de cette luxuriance de manguiers et de rogniers,
accompagnée par la douce mélodie des oiseaux, qui chantent pour le sculpteur de calebasse

L'amazone de l'Afrique,
tougounaye, la ouegane
la toubab des sénégalais
La sénégalaise des toubabs

Nio fare dans le rire, les pannes, la chaleur et la pluie
Il y a toujours une solution, inch'allah ça va
La bez, bien!

L'amoureuse de l'itinérance, de l'aventure,
l'amoureuse de la différence et des rencontres inattendues.

Nio fare, la caravane reprend la route, continue son périple,
non sans tristesse des au revoirs.

Chacun reprend son chemin
c'est le mektoub, notre destin,
pour vivre d'autres rencontres,
d'autres découvertes,
des instants de vie

Nio fare

Spéciale dédicace à Elo
besos,
Kristin

mardi 12 juillet 2011

Les Manguiers Pleurent, du 7 au 11 juillet


Au revoir Dakar,
Salam Maleikhoum Siné Saloum !

         Après la folie furieuse de Dakar en route pour Yayeme, le wolof fait place au Sérere. Vieux nous accueille généreusement et chaleureusement sur son terrain.

Mille mercis à la sœur de Chérif qui nous a concocté des beignets de mil, rapidement dévorés dans les 4x4.

A l’ombre des manguiers le groupe se repose et refait le monde. Mais ne nous fions pas aux apparences : les mangues pleuvent régulièrement sur les toiles de tentes, particulièrement attirées par la seule quechua rouge de Frank.

Nous nous fondons progressivement dans le paysage : pagne en wax, « Mbaldo ! Ca va ? Ca va ! », et tresses attitudes ! Pour continuer le carnet de voyage de la caravane, nous avons décider de nous nommer les Pieds Flamboyants, en référence au magnifique arbre à fleurs rouges orangées et à nos pieds de moins en moins toubabs.
Chacun prends ses marques dans la vie de groupe au quotidien : douches salutaires près du puit, repas tardifs au clair de lune ( les cuistots prétextent une variété de patates qui nécessitent 45 ‘ de cuisson … ) ; et nous n’avons toujours pas élucidé les nombreuses disparition de briquets.
Les petits déjeuners sont très agréables, surtout pour Frank qui tombe sur LE verre imprégné d’artémésia (gouttes infâmes que nous devons gober pour le traitement antipaludéen, évidemment lui n’en prends pas). Après le café touba, le café artémésia !
Quelques uns sont allés travailler aux champs d’arachide leur sillons sont très repérables car ce sont les seuls de travers. C’est bien connu le toubab n’a pas les yeux en face des trous, surtout le matin !
D’autres se sont également baignées dans un petit bras de mer, imitant les sirènes ou plutot les baleines ; elles s’échouèrent sur le ponton pour bronzer allègrement tandis qu’Hélène entamait une grande discussion avec un Sénégalais qui s’inventa surveillant de baignade pour l’occasion. Très prévenant avec elle, le groupe éspère vivement une nouvelle demande en mariage !
La chasse aux moustiques continue de plus belle et avec sauvagerie pour Béné qui les traque 30min chaques soirs dans la tente. Toute la communauté moustiquaire est en deuil !
Nous nous sommes aussi essayés à la pêche sur pirogue avec l’animal le plus heureux du monde : Ibou ! Car sa femme c’est la plus chouette ! (la blague est de lui !) Notons que Lorélie et Amélie ont réalisé une pêche quasi miraculeuse avec à leur actif une 10aine de truites, merlus, carpes grises et rouges, nous l’attribueront à leur place sur le bateau (ca mord à l’avant un point c’est tout). Résultat final, Shandy a rapidement maitrisé le lancer de canne à pêche en totale autonomie tandis que Laure préfère regarder les poissons tourner autour de son appat, Béné et Marième sont les bonnets d’ane avec une participation d’une 20aine de crevettes (qui servaient de leures) gracieusement offertes aux poissons. Et Hélène nous a fait rêver en se faisant porter comme une princesse … Nioko en dial Ibou ! (merci)
 Le retour au campement en charrette était réellement flamboyant (coups de soleil pour tout le monde, nous ne sommes enfin plus blancs mais rouges !), Béné a d’ailleurs un nouveau tee shirt invisible (en plus du rhume qu’elle et Marième ont chopé malgré la chaleur). Je peux garantir qu’entre les ronflements de Franck, leurs toux et reniflements, notre sommeil est on ne peux plus paisible … Le seul qui n’a pas pu profiter de tout ce programme est Damien qui n’a pas quitté sa tente pendant 3jours, diam rek à lui. (que la paix soit avec lui)
Pour finir le regroupement de femmes de Yayeme nous a finalement mis le grappin dessus, et après des négociations acharnés nous repartons avec colliers, bracelets, pagnes, bin bin ( pour le plus grand plaisir des maris toubabs qui pourront appréciés ces ceintures qui en principe ne se dévoilent que dans l’intimité, à bon entendeur … Le principe a légèrement échappé à Anna qui le porte au cou. ) et confitures ! Et en bon toubab nous avons décidé de leur faire concurrence, nous avons donc fait mijoter les mangues de Vieux pour élaborer notre propre confiture/compote ! Afela ! (c’est bon)
C’est le cœur un peu lourd que nous tendons tous la main gauche à Vieux et sa famille, signe que nous espèrons nous revoir un jour …
Et le regard tourné vers l’horizon quittant ce petit paradis, en route vers Kaolak, nous reposons nos gros Diayefoundé (fesses) dans les 4x4 !

Bau Fet pour de nouvelles aventures ! (au revoir)
Les Manguiers Pleurent

jeudi 7 juillet 2011

3 au 6 Juilet, Les premiers pas sur la scène Sénégalaise.

Il était une fois un groupe de 10 toubabs qui débarquèrent à Dakar, en avion. Le pilote a été largement félicité par Shandy et Kévin pour les avoir ramené sur la terre ferme indemnes.  Ils étaient tout transpirants et fatigués mais ils arrivèrent, tant bien que mal, à La Ruah.
         Après avoir vaillamment bataillé avec les moustiquaires, les sacs à viandes et la chaleur, nous avons tous pu tranquillement s’endormir jusqu’au doux chant de la prière à 5h30 du matin ! Les attaques ciblées des moustiques locaux sur Béné, nous ont amené à élire officiellement et à l’unanimité « Anti-moustique Imparable de la Caravane » !

           Enfin ce n’était que le début, depuis nous avons commencé à parler wolof presque couramment (si, si !), rencontrer la population locale ainsi que ses célébrités, le CHAMPION DE LUTTE DE Guediawaye, Abdouf (une montagne de 2m qui vous embarque le bras quand il vous serre la main), une rencontre musclée donc. Et bien sur des Sénégalais de toutes sortes et toujours d’une extrême gentillesse et surtout enclin à se marier. (D’ailleurs Laure à déjà reçu une alliance.) Le secret des finances obscures de Via Brachy a été mise en lumière à savoir la récolte de dons via la dot de mariage interculturel. 

          Le principal lieu de rencontres interculturelles que nous avons pu côtoyer est évidemment le célèbre, fabuleux, extraordinaire festivaaaaal de THEÂTRE FORUM DE YARAAX ! Applaudissement s’il vous plait ! Et oui nous avons testé et approuvé pour vous le programme dans sa quasi-intégralité d’ateliers, de Causeries, de spectacles et de concerts. Nous sommes restés dans une incompréhension quasi-totale devant les pièces en wolof malgré des voisins toujours enclin à nous venir en aide, mais la beauté et l’énergie des comédiens nous a laissé sur le c... et enfin nous avons dansé sous l’oeil rigolard des Sénégalais ! (Je peux vous confirmer qu’après cette soirée nous avons tous très bien dormi !) Et surtout le festival est l’occasion de rencontres énormément enrichissantes, nous permettant de découvrir « en douceur » la réalité sociale du Sénégal puisque toutes les scènes présentées parlent de situations qu’ils vivent au quotidien et pour lesquelles ils essayent à travers le théâtre de trouver des solutions avec la population locale.

            A l’étonnement général le pari de Damien et Marième concernant la réduction voir l’arrêt de la cigarette pendant le mois a échoué au bout de « 2 jours » (abandon de Damien le lundi matin …)
Et parmi les Toubaberies les plus persistantes c’est encore notre amour du fromage qui fait ressortir nos instincts les plus féroces et animales, particulièrement chez Elo et Kristin en manque depuis plus d’un mois et qui se sont jetés sur nos provisions. La 1ère information que nous pouvons actuellement réellement divulgués sur Moktar, mécanicien mauritanien, nous a été transmise par les lunettes présente dans son 4x4, et la vérité est là … Moktar est en fait un fan de Disco !! Nous hésitons à lui offrir une boule à facette pour l’encourager dans cette passion et transformer son véhicule en boite de nuit ambulante. Nouveau concept qui devrait bientôt être adopté par Via Brachy ! (si, si !) 

           Un dernier mot pour parler de celles qui nous accueillent et des personnes présentes à la Ruah qui ont sues nous mettre à l’aise dés notre arrivée et qui ont un sens de l’hospitalité qui nous a beaucoup touché. Dieuredieuf à elles ! (Merci en wolof)

Et Léguiligui pour vous ! (A très bientôt !)
  

vendredi 1 juillet 2011

De Tiznit à Agadir via Aglou-plage : du 19 au 22 juin


Le 19 juin- La chaleur de Tiznit nous pousse vers la côte. Où es-tu Aglou plage ? Nous apercevons les vagues derrière les falaises, face à nous une immensité.
Chacun descend du véhicule happé par je ne sais quel magnétisme. Nous resterons figés, ébahis par la beauté de cet océan qui vit et s'anime devant nous.
Pourquoi est-ce comme la première fois à chaque fois ? Quelle force exerce l'eau sur nous ? Mue par des mouvements puissants, renfermant toute forme de vies...
Elle nous fascine, nous impressionne à la fois, elle est le jeu et le danger, le fluide et le refuge, la source. Elle est en nous, elle coule en nous, notre océan intérieur lui répond.

La khaïma se pose sur le sable au haut de la falaise tel un vaisseau. Le vent se lève dans la nuit et fait voler le sable de toutes parts : les grains glissent sur le visage, s'immiscent dans les cheveux. La khaïma manque de s'envoler, elle se soulève, le mât central s'effondre laissant la toile noire recouvrir les corps endormis semblables à des momies.
Les caravaniers profitent de ces 3 jours et iront se rouler dans les vagues, chasser les cailloux multicolores dans les rochers, regarder les moules accrochées à leur rocher, parler aux anémones, caresser les poulpes. La température de l'eau est idéale, nous jouons dans les vagues à toute heure, les pieds laissent leurs empreintes dans le sable mouillé où des messages s'inscrivent.

21 juin- De Aglou à Sidi-Toual
Aujourd'hui, il a fait très chaud. Notre peau a brûlé dans les 4x4, l'air chaud nous poursuit depuis Aglou.

Notre dernier bivouac surplombe l'océan de Sidi-Toual. Les tentes sont plantées anarchiquement dans le sable.
Le soleil nous regarde nous installer, il est en face de nous, il descend inexorablement vers l'horizon.

De petits bateaux de pêcheurs sont posés sur l'eau, de-ci de-là. Quand la nuit viendra, leurs lampions s'éclaireront.
Le ciel, envahi d'étoiles, semble toucher l'horizon, comme s'il rejoignait l'océan dans la nuit pour se frotter à lui et ne faire plus qu'un. Les étoiles semblent alors tomber dans la mer, elles se confondent avec les lumières des bateaux. Un seul et même décor bleu nuit s'étend devant nos yeux.

Le 22 juin- Nous nous lèverons alors même que la lune est encore très haute dans le ciel. A 4h30 exactement. Merci Milloche de réveiller les caravaniers à l'heure française pour mieux profiter des derniers instants au Maroc : temps pour déjeuner, temps pour admirer la lune briller sur l'océan...

Les chauffeurs des 4x4 jouent dans le sable et profite du plaisir de la conduite, des pneus qui dérapent sur le sol, du sable qui vole.

A l'aéroport, vient le moment des au-revoir. Les corps se rapprochent, les bras s'entremêlent, des mains se nouent, des regards rieurs se croisent, les yeux brillants, des larmes coulent sur les joues dorées par le soleil d'Allah.

Ça y est, on rentre! Au revoir, b'slama, et peut-être à une autre fois inchallah!

Le voyage commence là où s'arrêtent nos certitudes...voyager, c'est réapprendre à douter, à penser, à contester”. Franck Michel