lundi 22 août 2011

Le groupe 3, du 16 au 28 août : si tu cherche ton blog…

...Il est enfin là!


Les 4x4 roulent, Yayèm s’éloigne petit à petit et le groupe 3 est en route pour Gandiole.
Déjà quelques kilomètres parcourus et premier stop, surprise de Florian : visite en profondeur du baobab sacré de Fadial. Nous réussissons à slalomer entre les vendeurs de souvenirs pour atteindre l’arbre-père, géant creux dans lequel nous nous rejoignons un par un pour communier avec l’esprit des griots et le guano de chauve souris.

Après cette courte halte la route continue et défile jusqu’au désert de Lompoul, connu pour ses dunes de sable fin, propice à la découverte du mode 4 roues motrices et des pelles pour certains.
 Nous sommes accueillis par Mohamed, très bon ami de Moctar (lui à nouveau absent, reparti à Nouakchott pour batailler sur l’obtention de son visa Français) qui forme les chameliers  au gîte touristique.
Le campement s’installe, le groupe 3 découvre la khaima, les hamacs se posent, les moustiquaires se déplient et les tentes se plantent. Le décor est prêt pour une bonne nuit dans le « bac à sable »; seule imprévue, la pluie au beau milieu de la nuit, qui force les campeurs 'roots' à migrer dans les tentes restées libres (sauf Mathieu qui, mouillé dans le hamac, piqué sous la khaima et égaré entre les tentes se replie dans un 4x4 pour le reste de la nuit).
La journée plage du lendemain donne lieu à une pesante séance de télé-toubab (un groupe d'observateurs silencieux qui grossit durant notre pause déjeuner) et se conclue par une soirée « Diapason », le carnet de chant sous le feu des frontales et les voix immortalisées sur le zoom.
Après une bonne nuit sous tentes arrosées et quelques cabrioles dans le sable, nous reprenons la route de Gandiole, les roues dans les vagues …
Les quatre jours qui suivront se passeront dans le paradis du Zebrabar (tout est relatif, mais des douches chaudes et des bières fraiches, c'est quand même énorme). Ce camping/bungalows est situé au cœur du parc national de la langue de Barbarie, une bande de sable de 25 km entre l'océan et le fleuve Sénégal et refuge de la vie sauvage.  Entourés de crabes, de singes patas, de calaos et même un serpent, nous vaquons du mirador à la plage, qui à sa lessive, qui à sa lecture, qui à son Smecta, un petit tour en canoë ou en pirogue, un masque d'argile,  … un temps calme en somme.

 
Le chantier cuiseurs avec Audrey, correspondante du Sicoval Sans Frontières, et le groupement de communes de Gandiole s'organise pour le samedi, et nous offre l'occasion d'une petite partie de mölkky en attendant que tout le monde arrive.
Le soudeur du village s'est approprié le design du cuiseur et son modèle était prêt en milieu d'après-midi pour que les femmes nous préparent un bon bissap, infusion de fleurs d'hibiscus au jus de citron (ou poudre de menthe ou de fruits rouges) et (très) sucré. Ce chantier nous a aussi un peu replongés dans le jeu des Derdians de la formation à Esplas, rapport aux problèmes de communication et aux motivations des participants.
L'équipe réussit ensuite à se scinder en petits groupes pour une tranche de pur tourisme : la visite de Saint-Louis. Le pont Faidherbe style tour Eiffel (fait de métal et non pas « fait d'herbe »), les maisons coloniales paisibles et colorées, le fleuve Sénégal entourant puissamment de ses bras lisses l'île de Ndar entre le continent et la langue de Barbarie, les centaines de pirogues alignées sur le sable dans les vapeurs d'océan, les vendeurs presque pas horripilants, l'ambiance feutrée du bar l'Embuscade, le cybercafé à l'heure de la coupure d'électricité (qui a duré près de trois semaines, à en juger par la date de publication de ce billet) … tout concoure à nous communiquer le rythme tranquille de cette « Venise africaine » (classée au répertoire du patrimoine mondial de l'Unesco), bien loin de Dakar.
Avant de reprendre la route, nous nous offrons une soirée crêpes + chocopain avec projection privée de Fangafrika (film documentaire sur le rap en Afrique de l'ouest). Inoubliable !
La piste vers le lac de Guiers est éblouissante du vert tendre fraîchement poussé en ce début de saison des pluies et des motivés font une partie du trajet sur la galerie pour en prendre plein les yeux (attention aux branches!). Après quelques détours pour chercher un raccourci vers le lac, que nous n'avons jamais trouvé, nous posons les tentes sur un fond sonore de pompage : non, ce n'est pas Miloche qui s'acharne sur sa pédale d'embrayage qui fuit, mais une usine d'approvisionnement en eau pour Dakar (à 300km de là!). Le passage d'un scorpion sur le camp est vite oublié grâce à l'inauguration du jeu "raconte-moi une chanson" qui consiste à faire deviner une chanson en paraphrasant ses paroles.
Notre retour vers Dakar continue après un shopping « cuir » à Mekhné avec ravitaillement de nourriture. Après la pluie, la route reprend direction Mboro-Plage, et là, c'est LA PLAGE : il y a le ciel, le soleil, la mer et le bain de minuit !

Ceux qui connaissent lancent l'énigme de « 'ça touche', ça touche pas et 'ça touche pas', ça touche » que les autres mettront des jours à résoudre (pourtant la réponse est simple, c'est juste que … ah non, à vous de trouver ce qui touche ou pas, c'est le jeu!). Les voisins viennent discuter des toubabs en Afrique, des niouls en Europe, boire le café, danser avec nous sur le sable, … Mais tout ça se mérite, et c'est surtout les 4x4 qui ont senti passer cette journée, notamment lors du désensablage au bord de l'eau à coup de plaques en métal et grand poteau en bois avec 10 personnes qui crient et qui poussent. Heureusement, rien de cela n'a perturbé la sieste de Kevin à l'arrière dudit 4x4.
Notre dernière journée d'itinérance passe par Thiès et ses fameux paniers, le grand modèle faisant un bon remplaçant au sac à dos dans la soute de la TAP pour Flo et Mathieu. Mais Thiès est aussi célèbre pour ses policiers pointilleux et il nous faudra pas moins d'une heure de négociations, proposition d’un match de rugby, début de pique-nique sur le bord de la nationale, refus de bakchich drôles et polis mais fermes, pour repartir avec les permis et sans amende. « Un cadeau ne se prend pas, il se demande » disait-il en lorgnant dans les véhicules. Peut-être notre cadeau est-il de l'avoir distrait un moment.
Et la boucle sénégalaise aoutienne de la caravane se boucle avec notre arrivée à Dakar, dans le bruit et l'odeur des embouteillages à Rufisque, et le retour dans la famille de la Ruah.
Mais l'aventure n'est pas encore terminée puisque des sous-groupes repartent jouer les touristes à Gorée et la Madeleine pendant que d'autres attendent les « petits nouveaux » du groupe 4 à la Ruah. Les quatre fantastiques (Gaëtan, Sosthène, Valérie et Volcy) arrivent d'ailleurs avec une cargaison de fromage et de vin rouge à laquelle tout le monde fait honneur le soir venu. Et les bons plans continue de pleuvoir, le groupe s'éclatant en parallèle entre les brochettes haoussas avec Miloche et Malick, la soirée en famille chez Kamou avec montage de djembé, et le tour de magie à la Ruah pour faire disparaître le cubi de rouge.
Le lendemain la réalité s'impose : c'est le dernier jour... ces quatre semaines riches de rencontres et de premières fois ont filé comme une pirogue sur les vagues, comme un margouillat sur un baobab, comme un 4x4 dans la brousse, comme un boubou sous l'aiguille du tailleur, bref, c'est passé trop vite. On se console en comptant des sardines et en lavant des caisses, puis vient l'heure de faire les bagages, la rupture du jeûne chez les Kadu à Yaraax, un dernier thiéboudienne à la Ruah, et nous voilà partis pour l'aéroport, où le billet de Kevin n'est « pas valide ». Un peu de diplomatie et quelques coups de gueule plus tard (bravo Flo!), nous nous calons dans nos sièges déjà tournés vers Lisbonne et nos paupières se ferment sous le poids des souvenirs en devenir. Heureusement les lumières se rallument brusquement en plein milieu du vol pour que nous puissions nous délecter d'une sorte d'omelette aux patates et d'une salade de fruits tout durs ; ou était-ce un filet de morue en carton avec de la gelée à l'ananas ? ou encore un sandwich avec un verre d'eau ? Aah, souvenirs, souvenirs qui parfois font défaut.

Après une promenade en ville pour se réaccoutumer au béton et au froid, certains s'en tirent mieux que d'autres pour le trajet Lisbonne-Toulouse grâce à leur billet 'executive'. Mais Mika ne se laisse pas abattre et va dire bonjour à l'hôtesse et au pilote.
Nous revoilà donc à Toulouse, retrouvailles et au-revoirs à l'aéroport et le gros de la troupe atterrit en douceur chez Iza, ou nous retrouvons Nico parti après nous, et où Coraline décide de jouer les prolongations quelques jours dans la ville rose.
La caravane continue là-bas et ici, ailleurs et partout, tant qu'on accepte la rencontre et la différence. Mais bon, maintenant on a plusieurs milliers de photos à trier pour motiver les voyageurs de l'été prochain.
Les « on verra » sont venus, ont vu et sont convaincus ! Réjouissons-nous tous ensemble (OOOOOOuuuuuuuuuuuaaaaaaaaaaiiiiiiiiiiissssssssss!!!!!!!!!!!!!!!!!!) et envoyons des 'goude ViaBracheunze'  au staff de VB (surtout à Christine, remets-toi bien!), à Nico de Solaf (tiens, un noble?), aux partenaires (particuliers), aux alter-égos des voyageurs :Marc Roux-Long, Daniel Moquet, Mista Poke, Koko Balla Gaye, Mika Skadeur (gérant du camping, mendiant aveugle, responsable sécurité, coach rugueux, ...), Elisabeth Aissatou Seck ou la donneuse de surnom, Sœur Mathieu/Sir Mathew, la Bretonne, aux muezzin, aux scarabées sous la tente, aux moustiques, au bougaga, à la teranga, au Sénégal, ... VOILÀÀÀÀÀÀÀÀ!!!!
(et un peu à la TAP pour les oreillers, les couverts, les revues, les couvertures, le carré VIP et la participation surprise de Kévin au vol de retour).

Ba bennen

ARBRES PERES

Verts comme l'air des Sénégalais printemps,
Et solitaires comme l'impassible temps,
Ils jalonnent cette terre
En majestés séculaires.
De Dakar à Yayeme
Chacun les aime.
Géants hiératiques venus d'Afriques,
Ils contemplent les cieux
Pareils à de vrais dieux,
Cachant leur sagesse ancestrale
Dans leurs racines abyssales.
Manguiers et cocotiers,
Sous leur ombre allongée,
Protègent ceux qui les ont adoptés.
Ne craignant ni les luisants éclairs
Ni même le puissant tonnerre,
Marchent en ombres
Parmi les hommes et les forêts sombres,
Ces sages millénaires
Aux multiples bras ouverts.
De leurs enfants indisciplinés
Je connais le chêne et le cerisier,
Le noyer et le merisier.
Rejetons ingrats
Qui ont chassés de leurs bras
La terre de leurs ancêtres.

1 commentaire:

  1. Comment (se) taire face à tant de beauté lyrique, si bien représentée par ce cliché qui envouterait un chimpanzé en hiver !
    On s'inquiétait de ne pas avoir de vos nouvelles
    Mais elles sont la, et ô combien belles !
    Djérédief les on verra !

    RépondreSupprimer