vendredi 16 septembre 2011

Du 6 au 13 septembre : "quand t'es dans le désert ... depuis trop longtemps"





Le 06 septembre 2011: départ de Nouakchott

5 heures du matin, Via Brachy s’éveille, le jour commence à se lever. Rapidement le campement est plié après un bon café. Départ vers le goudron et à 1,5 kilomètres, premier arrêt à la station service de la Gare du Nord pour la recharge en eau.
Prêt à repartir en direction de la frontière, nous sommes arrêtés dans notre élan par un bruit suspect émanant de la boîte de vitesse du 4x4 Gnoule. Décision est prise que Mocktar et Franck retourner sur Nouakchott pour faire la réparation. Le reste de l’équipe établit un campement de fortune tout près de la gendarmerie. Les agents vont redoubler de gentillesse et de générosité à notre égard. Sous la conduite du chef de poste Abey nous ne manquons de rien. Café et pain le matin, chevreau le midi spécialement égorgé pour nous et préparé ensemble : quelle honneur et quelle grande surprise ! Mais pour Abey ce n’est simplement que de devoir d’hospitalité et d’assistance envers les touristes.

Du 07 au 13 septembre  : Ballade sur la « Dune aux histoires »

Ballade à la recherche de l’eau. Journée d’attente ponctuée d’un appel téléphonique de Mocktar, nous précisant que la boîte est réparée mais que l’autre 4x4 a une fuite. Donc réparation demain matin.
Toujours entourés de nos gendarmes amis, nous passons le temps à disserter et philosopher…
Petite pause musicale par Jean Patrick Capdevielle 

Passage de la frontière le lendemain : 7 heures entre la police, la gendarmerie et la douane (bonne moyenne).
Arrêt direct juste après dans un hôtel où on attend notre ami Moctar qui a prolongé ses vacances mécaniques à Nouakchott.

De là, on enchaîne 3 jours de kilomètres, de tempête, de désert et de magnifiques paysages variés. La tempête se calme peu à peu même si le vent persiste. Alors, après avoir dépassé la ville d’ Al Aayoune et ses fortifications de camps militaires royaux, nous commençons à chercher un coin abrité pour y passer la nuit. A gauche de la route, les falaises et l’océan, quelques cahutes de pêcheurs (nous cherchons toujours à comprendre comment font ces derniers, assis bord de falaise avec une ligne lancée à trente ou quarante mètres plus bas, pour attraper du poisson !), à droite, de vastes étendues, des kilomètres de champs vides et au loin une maison en construction. Pourquoi ne pas se réfugier contre un des murs de béton pour planter nos tentes ? En s’approchant, on voit qu’il y a aussi une cabane-bergerie. Tiens, voici les chèvres conduites par un homme qui les fait rentrer pour la nuit. Moktar va discuter avec lui et là, ce fut La Rencontre magique. Ce berger sans âge se met à notre disposition et nous montre son cadre de vie avec toutes les astuces qui font qu’à base de 3x rien, il y est le plus riche du royaume. En effet, notre réflexe de s’abriter derrière un mur construit par des hommes ne nous laissait pas présager qu’au milieu d’un champ désert à part trois arbres-bosquets-buissons d’acacias, se trouvait bien meilleur abri. Tu marches trois pas les cheveux au vent puis tu passes derrière cet entrelacs d’épines et tu ne sens plus un souffle. Un autre buisson où les branches forment comme une caverne de lutin, là est son abri en cas de pluie. Puis il nous indique à quelques mètres ce que nos yeux n’avaient vu : un puits où nous dit-il nous pouvons prendre toute l’eau qu’il nous faut. Et comme si le poids des années n’avait pas de prise sur lui, Ahmed le berger court et se met en quatre pour nous mettre à l’aise: 2 immenses tapis de laine pour le campement derrière les arbres, un petit feu et un bon thé qui nous réchauffent. En discutant avec lui, grâce à la traduction de Moktar, nous passons un moment incomparable (coucher de soleil, pluie d’étoiles, pleine lune, histoires et fous rires). Nous nous confortons dans l’idée qu’il n’y a pas de hasard quand autour d’un repas pris en commun, ce petit homme à la voix et au rire si particuliers nous explique que le matin même, lors de sa prière il avait demandé à Dieu de lui amener de la compagnie pour ce soir-là, et qu’il avait même gardé pour l’occasion son gros paquet de thé acheté quelques mois auparavant.
Cette rencontre qui semblait fortuite, ne serait-elle que nos vœux de chaleur humaine à tous et dans toutes les langues combinés ?
Nous vous souhaitons que la vie puisse vous réserver d’aussi belles surprises à la croisée des chemins…  Inch’ Allah !

Le lendemain, nous arrivons en pleine nuit à Amtoudi (car Moctar et Frank nous ont encore fait des caprices mécaniques) et là, découverte de l’auberge de Monsieur Georges au milieu d’une Palmeraie : Ouaou ! c’est féérique.
On profite de ses 2 jours de repos pour s’activer : on nettoie les 4x4 et le matos et  on lave le linge et les humains.
On rencontre des femmes françaises d’une association basée en Savoie dont l’une des actions a été de favoriser l’accès à l’eau et à l’éducation dans un village à Gao au Mali.
Un groupe se crée une après-midi aux sources : très jolie balade dans l’oued. Ce sont des Gorges de x10+y25x17 mètres de hauteur où on y aperçoit les fameux greniers appelés Agadir. On y conservait les richesses : actes de propriétés, divers parchemins importants, récoltes des ressources agricoles. Ils fonctionnaient sur le modèle des banques communautaires. Il faut savoir qu’il reste 4 Agadirs en activités au Maroc sur 400.
Yallah sur la route des pierres qui roulent, des canaux autour du lit de l’oued ; et si chacune de ces pierres qui roulent roulaient pour libérer un,  des ou pas du tout de scorpions cachés ; si aussi, s’imaginer cet oued débordant  d’eau, mais.. safi safi safi safi1 les si, un bémol aux si pour vivre  le sol là, yallah vers le do des crêtes, le ré du zénith du soleil, fa fa fa la musique des échos de la vie des enfants qui montent aux sources aussi, par mille chemins possibles chacun dedans et autour de l’oued, autour, plus haut,de chaque bord, de chaque rive… ; toujours dima denia2 la vie, les voix au loin, l’âne, les rires, les oiseaux libres tout là-haut perchés, chantants, qui voyagent, qui s’envolent… la musique des collines emplit mes yeux, la truffe au vent, Loup Funambule danse sur la pointe des ballerines de pierres en pierres, bondissant entre les  épines, les rochers muresques les vallons montants descendants, enfin, le chant de l’eau, les bubulles de poissons bondissants… le silence de la nature, la vie de cet endroit, le repos et la méditation dans ce paisible concerto s’y prêtent . Pour conclure le bonheur, la fraîcheur de l’eau de la source avant le retour, des sourires avec d’autres villageois qui redescendent, douce chanson qui résonne éternellement derrière, longtemps, toujours après le passage ; une petite danse libératrice et les chants restent pour le souvenir. Gravés à jamais. La montagne et le temps des discussions, des réconciliations, des retrouvailles avec soi et tous aussi.  Yallah, retour avant le coucher du soleil, la nuit bientôt et se réveilleront les sssssssi ssssss sssss de peut-être apeurés sss sss serpents ? . Safi safi les rumeurs de sss . vivre, dabba3 le présent c’est le principal. Yallah, d’autres aventures pour le futur présent !

1 ça suffit
2 toujours la vie
3 maintenant

1 commentaire:

  1. Il n'y a pas de hasard

    Un ami Ariégeois m'avait parlé de "votre caravane"
    Quelle belle surprise de vous rencontrer dans cette belle oasis d'Amboudi, chez ce charmant Mr George et son equipe.
    Je pense que le destin vous a mis sur ma route et je vais saisir ce signe et me joindre à la prochaine caravane .

    Francia

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