samedi 11 juin 2011

Du 4 juin au 7 juin, de Bellota à Tirghist en passant par Ain Leuh

Le 4 juin - Bellota - Ain Leuh

Entre Bellota et Ain Leuh, escale au marché de Ouezzane. De petites figues sucrées fondent dans nos bouches pour terminer et récompenser la mission courses.

La température baisse progressivement au fur et à mesure que nous rejoignons les montagnes. « Ain Leuh, Ain pleut » la pluie ne nous quittera pas pendant ces 2 jours. Journée libre pour les voyageurs : les Tournesols vivent leur première véritable rencontre, pleine d’émotion, avec les autochtones. Invités au thé, tajine ou beignets, quelques caravaniers partagent l’intimité du cercle familial. Ils reviennent pleins de joie et de souvenirs, riches d’échanges.
Mini-rando jusqu’au point panoramique pour observer la chaîne montagneuse qui s’étend jusqu’à l’horizon ; moment de paix.
Le soir chez Driss, première action solidaire, le tri des dons est organisé, les affaires sont partagées : couvertures, vêtements chauds … Les maillots et chaussures de rugby sont distribués à la grande joie des jeunes de l’équipe locale.

Goutte après goutte, le Maroc nous montre un côté inattendu. L’eau, nous l’entendrons ruisseler, se transformer en grêle, recouvrant le paysage de blanc.
Le « refuge Montana » sera notre lieu d’accueil 2 jours durant. Fortunés voyageurs n’ayant pas à subir les caprices du temps sous la Khaïma. L’orage, le déluge auront raison du festival des cerises au centre du village. L’eau emportera avec elle la terre rouge des alentours.

Le gite où Aziz nous accueille affiche des teintes aux couleurs terre, aubergine ; des tapis jonchent le sol, des tissus colorés sont accrochés aux murs. Des pastilles argentées brillent sous la lumière des plafonniers.

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5 et 6 juin - Ain Leuh

Réveil le matin au doux son du bébé âne recueilli quelques jours plus tôt par Aziz, petit déjeuner et départ pour un tour en ville sous la pluie.

Pas facile pour les tournesols de passer inaperçus, peau blanche et ciré jaune, tels des extra-terrestres dans une armure de PVC. L’accoutrement déclenche rires et sourires chez les habitants.

Aujourd’hui, nous troquons les pneus contre nos pieds pour une randonnée en direction d’un village berbère où les cuiseurs à économie de bois ont été déposés par l’association « Solafrika » et des jeunes du « Chantier Jeunesse Marocaine » (CJM) d’Ain Leuh. Le but est d’évaluer si les villages se servent ou pas de ces cuiseurs.

Passage par la maison de la CJM où nous sommes accueillis par Driss, actuel responsable de la structure, et des jeunes de l’association.

C’est parti pour la rando, ça grimpe, ça grimpe ! De champignon en caillou, en fleur, en arbre, en … déchèterie dans une carrière abandonnée (contraste…), nous gagnons le village berbère situé sur un plateau calcaire bordé de cèdres, au cœur d’un parc naturel.

Arrivés au village semi-nomade (les habitants descendent plus bas en hiver), nous découvrons des maisons en pierres et en bois, parfois enrobées de plastique, éloignées les unes des autres, ça respire !


Avec le soutien d’Aziz et Driss, nous échangeons quelques mots avec une des familles berbères.
La femme nous invite à rentrer chez elle pour constater le mode de cuisson utilisé : le poêle avec sa cheminée évacuant la fumée vers l’extérieur, a le double avantage de chauffer la maison et de faire la popote.

La caravane gambade ensuite sur le plateau, grimpette sur les roches calcaires aux allures de champignons, jusqu’au fameux rocher magique bien connu des anciens caravaniers qui sont passés par là.

Petit à petit, une partie des voyageurs regagne le chemin du retour. Les 3 jeunes de la CJM qui nous ont accompagnés s’organisent un pique-nique sur le rocher magique. Choqué de voir l’un d’entre eux jeter ses déchets dans la nature, un petit cours de sensibilisation à l’environnement s’impose en toute simplicité dans le respect mutuel et la rigolade. Le message passe.
Au passage, respect à ces jeunes lycéens qui se débrouillent très bien en français alors que nous ne connaissons quasiment rien de leur langue. Nous les invitons à nous retrouver dans la soirée au refuge.

Eau, vapeur d’eau. La chaleur du Hammam sera notre refuge le temps d’une pose en fin de journée. Des femmes dénudées aux corps généreux frottent, savonnent, brossent leurs cheveux. Par intermittence, le satala déverse une eau tiède qui ruissèle sur les formes rondes et luisantes.
Energiquement, la peau est nettoyée, débarrassée des impuretés. Le savon noir coule sur les peaux mates, brunes, blanches. La féminité, la sensualité trouvent ici leur place, dans cet espace unique et protégé.

Côté homme, échanges à voix basse entre voisins, amis, père et fils ponctuent les différentes phases de nettoyage des corps. La chaleur est omniprésente du savonnage au rinçage, chaleur entretenue grâce au feu alimenté par un vieil homme.


Début de soirée, nous retrouvons les jeunes de la CJM. Au menu, échange musical et « partis » (jeu de société se rapprochant des petits chevaux), pendant qu’un tagine aux légumes préparé par Aziz et des caravaniers volontaires, mijote dans la cuisine.

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