samedi 11 juin 2011

Du 7 au 9 juin, de Ain Leuh à Tirghist

Le 7 juin - Ain Leuh - Tounfite - Tirghist

Lever de bonne heure au matin, yallah ! Chacun se prépare pour la prochaine étape. Quatorze personnes (Aziz et Driss s’ajoutent à la caravane) s’activant dans une maison d’environ 80 m², joyeux bordel (c’est le souk à la française). Nous partons tout de même à l’heure, déjà 9 jours de caravane marocaine, la sauce prend.

Au revoir Moyen Atlas, bienvenue Haut Atlas!
Nous traversons des plateaux, de vastes étendues infinies. Maroc ou Mongolie? Impensable variation de paysages et de couleurs sur une si courte distance. Les visages aux yeux presque bridés nous regardent passer. L’eau coule en abondance, les femmes nettoient les peaux de bêtes dans la rivière.
Les fleurs sauvages poussent librement, arborant un violet intense mélangé au rouge des coquelicots. Et tout à coup, le paysage change; les fleurs laissent place aux pierres, le climat rude des hauteurs laisse peu de chance à la nature. Pourtant, les troupeaux s’agrandissent.

Et d’un coup, succède aux steppes mongoles, un désert de pierres rouge-oranges, comparable au désert du Colorado. Terre rouge, Terre de feu. Terre, Terre, Terre de lumière.
La caravane navigue sur une autre planète, au-delà du temps. On remarque au loin une colline plate aux allures de cratère. Caravane aux ambiances multiples, autant à l’extérieur qu’à l’intérieur des 4x4 : atelier maquillage berbère dans l’un, conversations philosophiques dans l’autre. Peu à peu, nous faisons peau avec le Maroc.

L’ « orange-rouge colorado » vire progressivement au « gris colline ». Des généreuses montagnes arc-en-ciel peuplées de cèdres et autres arbres, que seul Moktar sait nommer, s’offrent à nous (à faire pâlir tout naturaliste digne de ce nom). La caravane s’envole.

Petit arrêt au marché de Tounfite pour blinder les 4x4 de nourriture. Prêts à surpasser l’horizon jusqu’au sommet du Haut-Atlas. Houla… On se calme… Notre destin : Tirghist. Notre objectif : présenter les cuiseurs à économie de bois à ce village isolé afin d’amener quelque chose de plus que le tourisme habituel.

Néanmoins, les enfants au bord de la route quémandant des bonbons ne manquent pas. Safi ! Safi ! (ça suffit), les Tournesols fanent légèrement face à ce que peut engendrer le tourisme de masse. Malgré cela, la caravane poursuit sa route.

La route serpente parmi les collines rocheuses du parc naturel dans lequel nous pénétrons, route à moitié détruite par l’eau. La rivière coulant à ses côtés gagne de plus en plus de terrain. L’érosion est imminente, les dos d’ânes et les coups de volant le sont aussi, nécessaires pour s’introduire en cette improvisation sensitive. Ici, la force de l’eau coulante est encore plus puissante que les efforts de l’homme pour la dominer, elle envahi même parfois la route, prête à fertiliser, à purifier n’importe quel touriste distrait. Merci la vie de nous rappeler qui est la vraie puissance !

Enfin arrivés, petit coucou à Tirghist, les sourires, les cris et les malines moqueries des enfants du village nous envahissent. Invités par le chef du village pour le traditionnel thé à la menthe, nos palais découvrent le fameux pain chaud au beurre montagnard. Pour quelques uns, une fois, pas deux, shukran. En tous cas, la cérémonie fut utile : RDV le lendemain matin pour une démo de cuiseur. Départ sous le regard curieux des anciens, même les femmes, souvent discrètes, sont sorties de la kasbah ce jour là.


Installation au campement, à quelques kms plus bas, endroit entouré d’arbres, envouté par la mélodie d’une rivière cachée. Dans la fatigue, les Tournesols apprécient le fabuleux barbecue à la marocaine préparée avec soin par Aziz et Driss. Shukran Bezef. Musique, et bonne nuit !

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Le 8 juin – Tirghist

Nous sommes invités à partager le repas de midi avec le chef du village : un fantastique tajine de mouton accompagné de soda.

Ensuite, nous présentons le cuiseur aux femmes et aux hommes séparément. Les hommes restent attentifs, les femmes se désintéressent dès que la fumée apparaît.
Apparemment, elle est un obstacle pour respirer dans la maison, et le cuiseur ne répond pas aux besoins des habitants : ils veulent cuisiner et chauffer la maison en même temps.
Pourtant, nous apprenons que les bergers du lac de Isli en auraient peut-être l’utilité. En appréciant leur sincérité, nous nous redonnons rendez-vous pour le jour suivant.

Pendant tout ce temps, les jeux et la musique avec les jeunes et les enfants se déroulent au milieu de la rue. L’échange interculturel est bien présent. Les sourires, quelques mots et les jeux sont partagés. On se rend compte que l’on a pas forcément besoin d’un traducteur. Quand on veut, on peut !
On peut même apprendre par rapport aux plantes et leurs qualités. Merci Ottman, guide improvisé.

Les Tournesols retournent, épuisés, au campement. Pourtant, le cœur plein d’émotions …

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Le 9 juin - Tirghist

Le matin ensoleillé ouvre les bras aux premiers levés. Le café chaud fume, le thé se prépare, la confiture coule sur les tartines.

Lecture, bavardages, lessive, yoga… Chacun s’active, les ateliers pour l’après midi au village se préparent (dessin, molki, fabrication de cerfs-volants).

Perchés sur les pares-chocs des 4x4 qui dévalent la piste, les caravaniers montent vers le village de Tirghist. L’accueil est différent, plus calme. Outils en main, les animateurs d’ateliers s’installent observés par les curieux. Les feuilles à dessin et les crayons sont distribués. Les enfants les plus petits se mettent alors à colorier soigneusement entourés des grands frères, autant intéressés par les dessins que par les animatrices…

Même après la pluie, il faudra attendre pour apercevoir des filles, nous irons les chercher, les prendre par la main pour qu’elles partagent elles aussi ce moment. Tous, revenant de l’école, àccroupis, crayonnent sur leurs genoux le Petit Prince de Saint Exupery.
La pâte à modeler a aussi beaucoup intéressé les enfants, tout comme le Molki qui a attiré l’un après l’autre les jeunes garçons, les sages du village, puis les filles au début les plus réticentes.

Remise des dons au chef du village, vêtements chauds, couvertures, chaussures, nécessaires pour les rudes hivers. Un dernier thé chez Ottman a rassemblé toute la caravane autour du beurre fondu et des petits gâteaux.
A la prochaine Tirghist !

3 commentaires:

  1. Coucou

    Je voulais en profiter pour souhaiter un très joyeux anniversaire à Vanessa !!! Des bisous pour Vanessa et bonne continuation pour tous !

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  2. Le 16.06.2011 La Caravane est à Amtoudi à l'auberge on dirait le sud. Les mains dans la terre et dans la paille, ils travaillent à la restauration de l'Ethnomusée...
    A bientot
    Florian

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