mardi 6 septembre 2011

Nouakchott, du 02 au 05 septembre

Nous quittons Dakar destination Nouakchott.
2 jours de route, où défilent sous nos yeux des paysages distincts. D’abord la verdure littorale où règnent les baobabs ainsi que les cultures d’arachides et de manioc.
Arrivés à Saint Louis, les pierres nous murmurent l’histoire coloniale de l’ancienne capitale africaine. Sa poste centrale y a accueilli les pas de Saint Exupery. Après la frontière mauritanienne, nous traversons le parc naturel protégé de Diawling La piste nous conduit un peu plus loin des hommes. Et sans prévenir nous pénétrons dans le royaume du Sahel. Nous aurions pu y rencontrer le Petit Prince sans trop en être étonnés. A défaut nous croisons les dromadaires et leurs regards indifférents.

Les khaïmas (grande tonnelles de tissus) s’éparpillent le long de la route dans une chape de chaleur et de calme que rien ne semble pouvoir perturber. Notre trajet vers les habitations est cependant ponctué par les contrôles récurrents de la gendarmerie. Maures blancs, maures noirs, les uniformes surveillent aussi le silence.

Nous voilà à Nouakchott. Awa et ses milles enfants nous ouvrent leurs portes. La Teranga (l’accueil) ne se limite pas aux frontières !
Les 700 kms parcourus ont par contre habillé les corps et les paysages de costumes bien différents. Il en faut peu pour comprendre que l’Afrique ne peut s’écrire au singulier.
Terres de contrastes, nous poursuivons notre itinérance en Afriques.

Avant de reprendre la route nous nous rendons à l’ONG Santé Sans Frontières (SSF) de Nouakchott. SSF est un organisme de santé publique et communautaire. L’ONG mène des programmes de dépistages et de soins sur le quartier et dans l’ensemble du territoire mauritanien.
Nous patientons dans une salle d’accueil en attendant l’arrivée du Directeur, Docteur LY Cyré. A notre gauche se situe une salle dédiée à la pharmacie. Des patients circulent dans le couloir d’en face qui donne sur 4 salles de soins et une de radiographie. Le personnel poursuit studieusement ses activités.
Docteur LY Cyré se présente alors à l’entrée. Il émane de sa personne une aura puissante. Nous nous rendons dans son bureau. Il nous explique la situation actuelle de SSF. L’ONG a connu un développement exponentiel depuis sa création en 2003. Initialement SSF ne comptait aucun salarié et menait ses activités dans une unique salle non loin des bureaux actuels. Aujourd’hui l’association dénombre 68 salariés. Bien au-delà du quartier où elle est implantée, des équipes opèrent des interventions dans les zones reculées de Mauritanie grâce à plusieurs camions équipés. L’ONG agit à la fois sur les volets préventifs et curatifs : dépistage des IST et du diabète, suivi de personnes séropositives, repérages et traitements de cas de malnutrition, accouchements…
Monsieur LY nous commente l’importance capitale de l’investissement de la société civile afin de pallier aux insuffisances de certains services publics. Son discours, pétri de force, d’intelligence et de pragmatisme, fait écho à nos sensibilités associatives.
Après avoir déposé les dons de matériel récoltés en France par les voyageurs, Mr LY nous amène visiter les futurs locaux de l’ONG. Un bâtiment de 3 étages avec dans sa cour des bacs de production de spiruline commercialisés par SSF depuis un an. La capacité de développement de la structure et les actions réalisées imposent le respect. Nous quittons Mr LY en s’engageant mutuellement à poursuivre les apports de matériel de Via Brachy.

Le lendemain, juste avant notre départ de Nouakchott, nous devons patienter plus longuement que prévu à la station service pour faire le plein d’essence. Nous croisons alors Mr LY qui circulait sur une voie parallèle. Il traverse la route pour nous rejoindre. Après salutations, il nous émet la proposition de s’investir sur l’aménagement d’un nouveau camion d’intervention chirurgicale itinérant. Rencontre fortuite ? Nous finissons le plein d’essence avec le plein d’idées.

En route vers Chaami pour un premier bivouac dans les dunes. Les 4x4 s’immobilisent enfin. On monte dans l’allégresse la khaïma sur un air de Mickaël Jackson. Le thermomètre descend progressivement et nous annonce une excellente nuit enfin sans moustiques.


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